Description
Charles Maurras, que l’on représente volontiers comme un dogmatique, répugnait à donner un exposé systématique de sa doctrine. Il refusait d’ailleurs ce mot comme trop scolaire, insolite. Sa méthode, « 1′ empirisme organisateur», c’était «la mise à profit des bonheurs du passé en vue de l’avenir»: on ne s’élève aux vérités générales qu’à partir de l’Expérience, méditée par la raison.
Néanmoins, en 1937, alors que l’essentiel de son oeuvre était écrit, Charles Maurras consentit à ce que les grands thèmes, les principales lignes de force de sa pensée vient ordonnés dans une large synthèse. Il était, au surplus, trop amant de l’Ordre pour ne pas prendre intérêt à cette «somme» qui faisait valoir l’articulation et la cohérence de ses réflexions et de ses démonstrations.
Pour cet ouvrage, Mes idées politiques, dont chaque texte fut choisi et revu par lui, Charles Maurras donna une préface, alors inédite, consacrée à «la politique naturelle», et qui est comme un «Discours préliminaire» à toute sa pensée politique.
La réédition de Mes idées politiques s’imposait. Ainsi que l’écrit Pierre Gaxotte, dans la préface, «Mes idées politiques sont et resteront irremplaçables». Dégagés des événements qui leur ont donné naissance, les textes qui y sont réunis permettront à ceux qui l’ignorent, et plus
particulièrement aux jeunes, de prendre une connaissance exacte d’un des plus importants théoriciens politiques de ce siècle.
Qui ignore son oeuvre s’expose à ne comprendre qu’imparfaitement ce demi-siècle, et les années qui le suivent, car l’influence de Charles Maurras s’est exercée sur plusieurs générations et il est peu d’hommes politiques contemporains (pour ne pas parler des écrivains) qui, à un certain moment de leur vie, n’aient pas appartenu à la famille des idées maurrassiennes. Pour beaucoup, Charles Maurras reste à découvrir. Il ne ressemble pas à l’image déformée qu’on en a donnée souvent. Les lecteurs de Mes idées politiques s’apercevront que, comme le dit Pierre Gaxotte, «il n’existe pas en ce dernier tiers du xxe siècle de pensée plus riche, ni plus proche, ni plus forte, ni plus vivante.»
Format : 240 x 160 – 308 pages. Mars 1986